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dimanche 24 août 2014

ROCK EN SEINE 2014 # 12: QUEENS OF THE STONE AGE (QOTSA) - TINARIWEN - THURSTON MOORE ... ~ Le Domaine Nationale. ST Cloud.









 EDITION 12 # DAY 1/3 #
* 2014 *
 




Ce qu’en a pensé Émilie :  

« Troisième et dernier jour de Rock en Seine 2014, seule cette fois comme pour le vendredi. J’arrive sur le site vers 17h15, but avoué : gérer le premier rang de la scène Pression pour Thurston Moore. Guillaume a tenté de m’en dissuader, me disant que ça serait sympa de voir un peu Brody Dalle. Je n’ai guère hésité, tant pis si Josh Homme se montre (il s’est finalement contenté d’une apparition backstage), tant pis si j’aime bien la musique de l’Australienne, Thurston c’est Dieu, et Dieu passe avant tout le monde. Me voilà donc devant la scène Pression, et la fin de set pêchue de Fat White Family. Je n’en ai guère profité, c’est bondé de monde. Dans ma tête, je me voyais déjà entourée de fans de Sonic Youth plus dévoués que moi et arrivés depuis le début de l’après-midi. Inutile de vous préciser que l’humeur n’était pas à la joie, tellement je n’imaginais pas ce concert autrement qu’au premier rang plein centre depuis qu’il était annoncé (et ce, même si je vois Thurston pour la 7ème fois ce soir). J’étais même décidée à faire l’impasse sur QOTSA si clash il y avait eu. La mort dans l’âme, mais ma décision était prise. Heureusement, la répartition ne m’a pas obligée à en arriver à de telles extrémités ! 

Rapidement, mes doutes se dissipent, la foule quitte peu à peu la scène Pression, et je me place sur la barrière au centre sans aucune difficulté (à ce moment-là, on n’était même pas dix sur ladite barrière !). Batterie estampillée Sonic Youth, place parfaite, il ne m’en aurait pas fallu plus pour être heureuse, pourtant je vais avoir bien davantage. Lorsque les premiers bruits du soundcheck se font entendre, je me tourne vers la scène. Ne serait-ce pas James Sedwards, le guitariste du Thurston Moore Band ? Mais ne serait-ce pas Steve Shelley, le mythique batteur des New-Yorkais, avec qui j’avais conversé à la sortie des studios de Canal + ? (Tiens, j’en profite, cinq ans après, pour remercier Marjorie une énième fois pour ce concert d’anthologie). À peine le temps de me remettre, Thurston, avec sa nonchalance habituelle, traverse la scène avec sa valise. Je frôle la crise cardiaque. La bassiste Debbie Googe (My Bloody Valentine) est là également, et le groupe effectue son soundcheck lui-même, le plus naturellement du monde. On doit être une trentaine à tout casser devant la scène Pression ; la majorité des gens, assis dans l’herbe, n’ayant même pas conscience de ce qui se passe. Et moi je suis là, pile en face de la batterie, avec mon tee-shirt Bad Moon Rising et mon sourire niais. Ce n’est pas la première fois que Thurston me fait un coup de ce genre (cf ma review de Chelsea Light Moving aux Instants Chavirés) mais je ne m’y ferai probablement jamais. Je me retiens d’applaudir au moindre riff et tente de feindre le détachement (échec total sur ce point, je sens mes joues devenir écarlates). Thurston se lance dans le riff d’Ono Soul ; à présent, le public commence à réagir. Et le groupe de jouer la chanson entière ! Je n’en reviens toujours pas. C’était énorme ! Peu de temps après, Thurston, réalisant qu’il reste une demi-heure avant le show proprement dit, nous remercie et quitte la scène après un dernier geste de la main envers nous. Je ne sais pas pour les autres personnes présentes, mais moi, je me sentais définitivement privilégiée, j’avais l’impression d’avoir récupéré un pass VIP. 

À côté de ce grand moment, le concert aurait pu paraître fade et impersonnel, avec la foule à présent massée derrière moi. Il n’en fut rien, ce fut un très bon concert, quoique majoritairement basé sur l’album qui sortira en octobre, The Best Day. En dehors du single du même nom, de Detonation qui avait été révélée plus tôt, et de Germs Burn que Thurston dédiera à Darby Crash, chanteur de The Germs, je ne connais donc rien ce soir de la setlist (sauf erreur de ma part, car je dois avouer que je ne maîtrise pas toute la discographie solo du monsieur). Après deux concerts solos et un de Chelsea Light Moving, loin de moi l’idée d’espérer du Sonic Youth, même avec le retour de Steve à la batterie, mais quelques morceaux de l’excellent album de CLM auraient été bienvenus. Mais qu’importe, le concert envoie du lourd, rappelle parfois la Jeunesse Sonique, et ne fait jamais dans l’acoustique, contrairement à ce que la version studio de The Best Day aurait pu laisser supposer (même si ça ne m’aurait pas dérangée). Quel plaisir de voir James, Debbie et Thurston triturer leur instrument contre l’ampli, dos à la scène ! Je n’étais pas familière de l’œuvre des deux premiers (le public d’ailleurs ne connaissait même pas leurs noms) mais ils avaient définitivement leur place aux côtés du Maître. Debbie, ayant apparemment repéré un fan dans la foule, lui a envoyé un baiser. Sous son air débonnaire, Steve cache toujours la même frappe, à la fois puissante et métronomique, qui a fait sa réputation. Peu importe que l’on ne connaisse guère les morceaux, qui s’étirent souvent d’ailleurs en expérimentations d’une dizaine de minutes, on ne peut que headbanguer sur de telles déflagrations soniques. Quelques pogos naissent même derrière moi. « Thurston, king of the world ! » hurle un gars à plusieurs reprises. Le concert est malheureusement très court (et encore, je crois que le quatuor a un peu débordé du créneau de 45 minutes qui lui était alloué) et il n’y aura pas de rappel, malgré les « Thuuuuurrrsssttooonnnn » insistants du public. Lorsque les membres du groupe reviendront, ce sera pour démonter le matériel. Thurston repartira assez rapidement, mais James restera à tritures ses pédales, et nous remerciera des derniers applaudissements que nous lui octroyons. Un roadie m’a lancé un médiator, mais malheureusement, celui-ci est tombé entre la scène et la barrière, et comme un autre gars l’a repéré, je l’ai laissé demander à un vigile de le lui donner. Ono Soul suffisait largement à mon bonheur, de toute façon.

Bon, même si James Sedwards traîne encore sur scène, il est temps pour moi de me diriger vers la scène de l’Industrie, ou m’attendent les Touaregs Maliens de Tinariwen. Un Rock en Seine un peu spécial décidément pour moi cette année, puisqu’un autre de mes oncles, Thierry, qui nous a malheureusement quittés lui aussi, avait fait une mission humanitaire au Mali. Voilà une occasion pour moi de lui rendre hommage tout en élargissant mes goûts musicaux. 


D’emblée, le concert me plaît, même si je ne comprends bien sûr rien aux textes, apparemment politiquement engagés. Tinariwen, c’est un collectif de musiciens, ce ne sont pas les mêmes sur chaque tournée. Ce soir en tout cas, il y a du niveau, particulièrement à la guitare, qui m’évoquera Mark Knopfler. Le chant, en particulier, est dépaysant. Et même si je me retrouve une fois encore entourée de quelques petits cons irrespectueux, étant assez loin près de la console son, je me mets rapidement à bouger sur ces rythmes arabisants qu’on adore aussitôt. Le son est très bon, il me paraît même bas, mais je pense que le fait d’avoir voulu aller crâner devant Thurston sans bouchons n’y était pas étranger (peut-être pas mon initiative la plus intelligente du week-end, vu comment mon oreille gauche m’a fait souffrir pendant un ou deux morceaux de QOTSA). Je ne m’ennuierai pas une seule seconde pendant la prestation du sextet, ceci alors que je ne connaissais aucun morceau. J’ai donc dansé, tapé dans mes mains. Ri un peu aussi, car de l’endroit où j’étais, je voyais tous les mecs qui allaient pisser sur la palissade en haut, et ça n’arrêtait pas, il y en avait toujours au moins deux ou trois. Malgré cette distraction, je suis restée à fond dans ce concert que j’aurais aimé voir programmé de nuit : on aurait pu se croire dans le désert. Excellent concert donc, que je recommande à tous ceux qui chercheraient à voir un groupe original, sortant des sentiers battus. 


Je me dirige maintenant vers la Grande Scène, Lana del Rey achève son show, je n’aurais pas l’occasion de l’entendre chanter, mais elle signe des autographes aux fans du premier rang, c’est gentil. Je me place stratégiquement sur la gauche : barrière pour me tenir, sortie à proximité. C’est mon 6ème QOTSA ce soir, la motivation n’est clairement pas là pour un premier rang, vu comment je me suis faite écraser pendant Franz Ferdinand l’année dernière. Je verrai bien mieux qu’à Portishead, et pas seulement sur les écrans, même si bien sûr, tout est relatif. La bande de Josh Homme (qui, une fois n’est pas coutume, ne fera pas trop son branleur ce soir, même si tout st relatif là encore) attaque les hostilités sur deux morceaux de Songs For The Deaf, Millionaire puis le tube No One Knows, avant de se lancer (peut-être un peu trop) longuement sur son dernier opus … Like Clockwork. J’aime l’album, même si cela dépend des morceaux ; par exemple, je n’accroche pas particulièrement à I Sat By The Ocean, mais j’adore littéralement Smooth Sailing. Cependant, pour une setlist de festival, et même si le groupe envoie du lourd, on peut légitimement s’interroger sur la pertinence d’un tel choix. D’autant que les visuels de Boneface en fond manquent pour être totalement dans l’ambiance. Enfin moi je m’en fous, j’achève mon pauvre cou qui a bien souffert pendant le week-end, je chante, je jubile lorsque je reconnais les morceaux avec 20 bonnes secondes d’avance sur la foule (chacun ses petits plaisirs personnels, hein). J’aimerais bien pourtant voir venir une surprise dans cette setlist somme toute proche des Zéniths de novembre. Le grand moment pour moi sera The Lost Art Of Keeping A Secret, qui plus est amenée à la suite d’une version dantesque de Feel Good Hit Of The Summer. (Oui, Rated R est mon album préféré…) Le public s’avèrera (toutes proportions gardées) pas trop con pendant la calme The Vampyre Of Time And Memory. Personnellement, j’adore quand Josh se met au piano. Oh, I Appear Missing, quel bonheur, je craignais de ne pas l’avoir, vu qu’on ne l’avait eue que le deuxième soir au Zénith. Bonheur de courte durée, un pauvre garçon trouvant le moyen de venir faire un malaise de mon côté pile pendant cette chanson-là ! Bon, ce n’est pas sa faute, mais je dois avouer que ça m’a un peu fait chier que ce soit justement pendant I Appear Missing, clairement ma préférée avec The Lost Art du set de ce soir. Mais bon, comme elle est longue, j’ai pu en profiter un peu quand même.

On approche de la fin, voici Go With The Flow. Les gens sont à fond de mon côté, moi peut-être un peu moins, je l’ai définitivement trop entendue. En revanche, je ne me lasse pas d’A Song For The Dead, je saute sur le sol métallique, c’est marrant, ça rebondit bien, j’use mes dernières forces sur ce morceau mythique des Californiens. Pas de Mosquito Song, ni de Someone’s In The Wolf, mais en même temps, je n’y croyais pas vraiment. Peu importe, je me suis bien amusée, et ils ont clairement rempli à merveille leur rôle de clôture du festival. C’est fini, et j’ai déjà hâte à l’année prochaine ! Merci à toute l’équipe de Rock en seine, et aux artistes, pour ces moments merveilleux que je vis chaque année depuis 2008 !
»

 







Rock en Seine est un festival de rock qui a lieu dans la partie basse du parc du domaine national de Saint-Cloud aux portes de Paris, au cœur de jardins historiques dessinés par Le Nôtre. Si, à ses débuts en 2003, Rock en Seine comptait deux scènes, il en compte désormais quatre. 2014 : le festival accueille 120 000 spectateurs.
Thurston Moore est un musicien américain, membre du groupe de rock Sonic Youth au sein duquel il chante et joue de la guitare. Il a également participé à de nombreuses collaboration, sous son propre nom et d’autres en dehors de Sonic Youth. 

(http://www.facebook.com/ThurstonMooreOfficial)
(http://www.sonicyouth.com/)
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Tinariwen est un groupe de musique, originaire de Tessalit dans la région de Kidal au nord du Mali, dans l'Adrar des Ifoghas. Les Tinariwen ne constituent pas une formation figée, les artistes y participent à leur guise


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Queens of the Stone Age (QOSTA) est un groupe de rock américain fondé en 1996 à Palm Desert, en Californie, après la dissolution du groupe Kyuss. Parfois classé stoner rock ou hard rock, Queens of the Stone Age est le groupe de Josh Homme, seul membre fondateur restant du groupe.

(http://www.qotsa.com/)
(http://www.facebook.com/QOTSA)


Psychic Hearts (1995)
Piece for Jetsun Dolma (1996)
Trees Outside The Academy (2007)
Wonderful Witches single (2007)
Demolished Thoughts (2011)
Chelsea Light Moving – Chelsea Light Moving, (2013)
The Best Day (2014)



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1992 : Ténéré
1993 : Bamako
2002 : The Radio Tisdas Sessions
2004 : Amassakoul
2007 : Aman Iman
2009 : Imidiwan : Companions
2011 : Tassili
2014 : Emmaar



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Queens of the Stone Age (1998)
Rated R (2000)
Songs for the Deaf (2002)
Lullabies to Paralyze (2005)
Era Vulgaris (2007)
...Like Clockwork (2013)





THURSTON MOORE




Thurston Moore : Vocals & Guitar

+ BAND

James Sedwards : Guitar
Deb Googe : Bass
Steve Shelley : Drums


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TINARIWEN
 


Ibrahim Ag Alhabib - lead guitar, vocals
Alhassane Ag Touhami - guitar, vocals
Abdallah Ag Alhousseyni - acoustic guitar, vocals
Eyadou Ag Leche - bass guitar, acoustic guitar, calabash, vocals, backing vocals
Said Ag Ayad - percussion, backing vocals
Elaga Ag Hamid - guitar, backing vocals
Abdallah Ag Lamida ("Intidao") - guitar, backing vocals
Mohammed Ag Tahada - percussion
Yad Abderrahmane - guitar, vocals


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QUEENS OF THE STONE AGE (QOTSA)



Josh Homme – Lead vocalist and lead guitarist but has occasionally played bass, keyboards, piano and drums as well as other instruments. (1996–present)
Troy Van Leeuwen – Second guitarist, lap steel guitar, keyboards, piano, bass and provided backing vocals during live performances.  (2002–present)
Dean Fertita – Keyboardist and backing vocalist, also plays guitar and various percussion instruments. (2007–present)
Michael Shuman - Bassist and backing vocals. (2007–present)
Jon Theodore - Drummer (2013–present)




THE SETLIST
QUEENS OF THE STONE AGE (QOTSA)

(You Think I Ain’t Worth A Dollar, But I Feel Like A) Millionaire (Songs For The Deaf - 2002)
No One Knows (Songs For The Deaf - 2002)
My God Is The Sun (…Like Clockwork - 2013)
Smooth Sailing (…Like Clockwork - 2013)
I Sat By The Ocean (…Like Clockwork - 2013)
Kalopsia (…Like Clockwork - 2013)
If I Had a Tail (…Like Clockwork - 2013)
Little Sister (Lullabies to Paralyze - 2005)
Feel Good Hit of the Summer (Rated R - 2000)
The Lost Art of Keeping a Secret (Rated R - 2000)
Fairweather Friends (…Like Clockwork - 2013)
Make It Wit Chu (Era Vulgaris - 2007)
The Vampyre of Time and Memory (…Like Clockwork - 2013)
Sick, Sick, Sick (Era Vulgaris - 2007)
I Appear Missing (…Like Clockwork - 2013)
Go With the Flow (Songs For The Deaf - 2002)
 A Song for the Dead (Songs For The Deaf - 2002)

Note: Last show of European Tour


 Time Set : 1h26

AFFICHE / PROMO / FLYER
 






samedi 23 août 2014

ROCK EN SEINE 2014 # 12: PORTISHEAD - THE HORRORS ... ~ Le Domaine Nationale. ST Cloud.









 EDITION 12 # DAY 2/3 #
* 2014 *
 







Ce qu’en a pensé Émilie :  

« Deuxième journée de Rock en Seine édition 2014, que je fais cette fois-ci accompagnée par Guillaume, Gwladys et Alrick. Nous arrivons vers 17h et commençons par jeter un œil à l’exposition Rock’Art, que j’ai trouvée un peu décevante. Peut-être le fait de la voir de jour. De surcroît, l’année dernière, j’étais toute seule et avais donc pu m’attarder à loisir sur tel ou tel artiste. Il n’empêche que la superbe affiche « vitraux » (de 2009, il me semble) pour The Horrors n’a définitivement pas été égalée par l’artiste de cette année. Enfin, les goûts et les couleurs… 

Du côté musical, nous commençons notre périple par les Américains de Thee Oh Sees, dont j’avais beaucoup entendu parler, en bien. Malheureusement, le concert sera une déception. La musique du groupe (qui officie depuis récemment en power trio) est entraînante mais répétitive, et de là où nous sommes placés, le chant est un désastre. Problème récurrent de la Cascade ? Mauvais jour (John Dwyer n’avait clairement pas l’air à jeun) ? Méconnaissance du groupe de notre part (Guillaume et moi adorons la chanson Minotaur qui, bien que récente, était à 100 lieues de ce à quoi nous avons eu droit) ? Un peu des trois probablement, mais il faut reconnaître que de passer mentalement dans notre tête du quatuor avec clavier interprétant une mignonne chanson pop telle que Minotaur, à un trio noisy expérimental, était difficile. Je suis parvenue à rentrer un peu dans la musique, grâce à l’énergie communicative du groupe, Gwladys et Alrick ont eu l’air d’apprécier, mais pour Guillaume, ce n’est clairement pas passé. Tant pis, nous allons ensuite nous poser près du Rock’Art pour manger (personne n’ayant voulu m’accompagner à la Grande Scène pour que je puisse voir Sean Lennon en chair et en os, et Vincent n’ayant pas été très positif sur les qualités musicales de The GOASTT, j’ai laissé tomber).

Suite de notre programme : Émilie Simon, pour une création avec l’ONDIF. Guillaume et moi ne sommes pas fans de la chanteuse française, mais nous aimons ce qui est orchestral, et Gwladys veut absolument la voir, donc nous y allons. Au bout de la deuxième chanson, pas convaincus par le chant en français et par un orchestre quasiment inaudible (la Cascade, décidément), Guillaume et moi décidons d’aller voir l’expo photo de Cédric Delsaux sur l’univers de Star Wars (bien sympa, quoique pas très grande) avant de nous placer sur la Grande Scène pour Portishead. Nous n’étions peut-être juste pas faits pour ça, Gwladys a beaucoup aimé, mais j’ai quand même lu beaucoup de retours négatifs sur le son. Mon seul regret sera d’avoir loupé la cover d’I Wanna Be Your Dog. 

Au tour de Portishead maintenant. Nous nous plaçons assez loin, étant tout sauf fans : nous ne connaissons que Glory Box, que j’adore, mais que Guillaume n’aime pas. On venait juste en touriste voir ce que cela donne, on est repartis conquis (et, pour ma part, je vais sûrement me lancer dans leur maigre discographie, trois albums seulement, incessamment sous peu). La voix de Beth Gibbons, déjà impressionnante en version studio, est juste bouleversante en live. Parfois tendre, parfois hurlante, parfois aiguë, la demoiselle couvre tous les registres (me rappelant Frank Black sous cet angle). Le son est parfait, et contrairement à ce que l’on aurait pu croire, nous ne nous sommes pas ennuyés un seul instant, Glory Box n’étant définitivement pas représentative de la discographie du groupe. Un grand concert, un moment magique avec la nuit qui tombait sur le domaine de Saint-Cloud. Petits bémols cependant : tout d’abord les visuels sur les écrans, très beaux mais qui auraient mérité d’être plus souvent remplacés par des images du groupe, car de là où nous étions, nous ne les avons pas vus, et pourtant, il y avait encore pas mal de gens derrière nous. Mais aussi et surtout, et là bien sûr les Anglais ne sont pas à blâmer, le PUBLIC ! Bavard, irrespectueux, si au moins ils parlaient du concert, mais non, même pas… D’accord, on n’était pas dans les premiers rangs, mais quand même, il y a des endroits autres que devant la Grande Scène pour raconter sa vie, non ?

Enfin, cela ne m’empêchera pas de repartir heureuse de ce magnifique concert, grosse découverte (plus que tardive) pour ma part. C’est à cela que me sert le Rock en Seine chaque année, à combler mes lacunes musicales :D. Je laisse Guillaume devant Prodigy (concert qu’il trouvera très bien mais trop court, il avait opté pour le samedi principalement pour eux) et part rejoindre Gwladys et Alrick à la scène de l’Industrie pour la performance de The Horrors. LE clash du festival pour moi. Je suis tout sauf fan de Prodigy en toute honnêteté, mais j’aurais aimé les voir au moins une fois, et ne pas avoir à laisser Guillaume seul.


Fan de The Horrors depuis 2008, je n’ai cependant pas pu me résoudre à ne pas venir les voir, même si c’était là mon 7ème concert d’eux (et la 9ème fois que je voyais Faris Badwan) et que la dernière fois, à la Gaîté Lyrique, ce n’était clairement pas convaincant. Ce soir, ça commence mieux, cela dit. Déjà nous sommes au premier rang, quoique très à droite (ce qui me donnera au final la même vision tronquée qu’à la Gaîté en mai, amputée du claviériste Tom Furse et du batteur Coffin Joe, à cause de cette fichue barrière Île-De-France). Ensuite, on ouvre le concert sur California Dreamin’,  et c’est juste une de mes chansons préférées de tous les temps. Si j’avais pu avoir une cover, ç’aurait été encore mieux, mais bon, on ne peut pas tout avoir non plus. Enfin, Faris débute le concert en nous apostrophant d’un joyeux « Bonsoir les amis », ce qui est en total contraste avec son attitude d’il y a trois mois. Le frontman semble en pleine forme, nous remerciera assez souvent, et fera même quelques gestes vers la foule, qu’il ignore complètement d’habitude. C’en est presque perturbant pour moi, qui ai tellement l’habitude d’un Faris renfermé et dans son monde, mais ça fait plaisir à voir. Du côté de Rhys et Joshua, l’enthousiasme est toujours là. Concernant la setlist, je ne lâcherai pas mon espoir d’un morceau du premier album avant la fin, mais mes prières ne seront malheureusement pas exaucées. La setlist est un peu remaniée par rapport à la dernière fois, pas de changement majeur mais les morceaux les « meilleurs » de mon point de vue, soient ceux de Primary Colours (opus d’ailleurs produit par Geoff Barrow de Portishead), sont bien mieux placés en milieu de set, ce qui évite la lassitude que j’avais ressentie en mai une fois passée les excellentes Sea Within A Sea, Who Can Say et Scarlet Fields. Les morceaux du final étaient également bien choisis, avec leurs mélodies faciles à retenir. La prestation d’une petite heure ne m’a pas gênée, vu qu’on avait eu le même nombre de morceaux en salle. Un rappel aurait été apprécié, mais on était dans le créneau horaire, en festival il faut se faire une raison. Le son était plutôt bon (quoique les bouchons étaient obligatoires, mais comme on était collés sous l’enceinte, c’était normal). En revanche, l’éclairage était toujours aussi gênant, désolée mais je n’aime pas être éblouie en concert, j’aurais encore préféré que le groupe joue dans le noir. Enfin, de côté comme nous étions placés, on pouvait faire avec. Une prestation convenable donc du quintette anglais, mais pas renversante non plus. Pas rancunière (et toujours en attente de morceaux de Strange House), j’ai pris ma place pour le Cabaret Sauvage en novembre.

Nous rejoignons maintenant Guillaume (avec un peu de difficulté, les points de repère et moi, ça fait deux :D) et quittons le site par la gauche de la Grande Scène (bien pratique pour monter un arrêt plus tôt dans le tramway T2 et éviter la foule). Même si je n’ai pas trop eu à en souffrir ce week-end (partie avant le rush le vendredi et cette combine donc pour rejoindre l’arrêt Musée de Sèvres le samedi et le dimanche), je ne félicite pas la RATP, soi-disant partenaire du festival : seulement un tramway toutes les 20 minutes ! Mais nous revenons ravis de ce samedi : un temps clément, une programmation pas si endormante que cela (c’est vrai que nous avions un peu peur dans l’après-midi en faisant le point) et cette grosse claque pour ma part qu’était le concert de Portishead. Comme quoi la journée la moins attirante sur le papier (elle n’a d’ailleurs affiché complet que dans l’après-midi, contrairement au vendredi et au dimanche) était finalement pleine de bonnes surprises.
»
 



photos de robert gil & olivier offschir


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THE SETLIST






 Time Set : 0h00


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